31 Mars 2025Reste du monde, Alpinisme, Seven Summits
Camp du Kilimandjaro

Une ascension du Kilimandjaro en Tanzanie implique un budget toujours plus élevé qu'il n'y paraît. L'aérien international, le montant des taxes de parcs journalières, une grosse équipe locale de par la nécessité de tout porter à dos d'hommes (tentes, matériel collectif et individuel), la présence obligatoire d'un guide assermenté, les pourboires à cette grosse équipe... Tout cela concourt à rendre ce projet plutôt coûteux, même si cette ascension à haute altitude reste la moins onéreuse des Seven Summits, par exemple.

En complément de tout ce que vous devez savoir pour préparer et réaliser votre ascension du Kilimandjaro, voici quelques éléments budgétaires pour préparer vos finances !

 

Quel coût pour se rendre au Kilimandjaro

Coucher de soleil sur le mont Mawenzi

© Myriam Roubinet

 

Quel aéroport ?

Deux aéroports internationaux en Tanzanie constituent la porte d’entrée pour atteindre le Kilimandjaro. Celui de Arusha au pied du mont Meru et celui de Kilimanjaro International Airport près de la ville de Moshi. Les principaux opérateurs français privilégient l’accès au second pour leurs clients, mais si vous souhaitez organiser le voyage par vous-même, prenez le temps de comparer les tarifs aériens respectifs.

Vol aller-retour Paris/Lyon/Genève – Arusha ou Kilimandjaro Airport

Le prix du vol dépend de plusieurs paramètres :

  • compagnie et routing : vols directs et vols avec escales ;
  • haute ou basse saison. Lisez à ce sujet notre article pour savoir quand partir ;
  • jour de rotation dans la semaine, très aléatoire : un départ un mercredi peut être moins cher qu'un samedi, mais pas systématiquement ;
  • date de réservation : là encore, contrairement à ce que l'on pense, le plus tôt n'est pas le moins cher, mais réserver trop tard peut être encore plus cher.

 

En général, il faut compter de 950 €, dans le meilleur des cas, à plus de 1500 €.

 

Transport terrestre

Transfert en minibus

© Jérôme Brisebourg

 

Arusha est située au pied du mont Meru, dont l’ascension peut servir d’acclimatation avant de gravir le Kilimandjaro. Elle se trouve à 80 kilomètrres de la ville de Moshi, elle-même au pied du Kilimandjaro. La plupart des agences locales qui organisent l’ascension sont d’ailleurs basées à Moshi.

Si vous atterrissez à Arusha, il vous faudra prévoir un transport terrestre en bus pour rejoindre Moshi. Il est aussi possible de le faire en train, voire avec un vol intérieur, mais cela n’offre aucun intérêt en termes de rapport qualité/prix.

Coût d’un transfert en bus : entre 3 et 5 US$ pour un transport de 1 heure 30.

Les principaux opérateurs internationaux privilégient pour leurs clients des transferts privés entre Kilimandjaro Airport et Moshi. Il est possible à des individuels de réserver eux-mêmes ces prestations pour 100 à 150 € aller-retour.

La plupart des hôtels proposent également ces prestations payantes. Il faut compter 2 à 3 heures entre Kilimandjaro Airport et Moshi.

 

Logistique d'ascension du Kilimandjaro avec un opérateur

Sommet du Kilimandjaro

© Jérôme Brisebourg

 

Sur les cinq principaux itinéraires d’ascension du Kilimandjaro, les opérateurs internationaux proposent quelques voies qu'ils jugent plus attractives pour simplifier le choix de leurs clients. À titre d'exemples, Expeditions Unlimited se limite en standard aux trois itinéraires suivants, pour des petits groupes, en règle générale : 

  • voie Machame en 7 jours par le versant sud-ouest puis sud, de 2 à 12 participants ;
  • voie Rongai en 7 jours par le versant nord, de 4 à 6 participants ;
  • voie de la Grande Traversée en 9 jours du Kilimandjaro par les versants ouest, nord, est puis sud, de 4 à 6 participants.

 

Les nombreux opérateurs locaux proposent en standard sept à huit itinéraires, avec des groupes allant de quelques personnes à plus de 16 participants et les prix varient du plus sérieux au moins sérieux.

À titre d'exemple, la voie expresse Marangu sur 5 jours pourra être proposée à 1500 US$ par participant avec le service minimal et sans l'hébergement. À éviter selon nous. Le prix de la voie Machame sur 7 jours tourne actuellement autour de 2000 US$ par participant si elle est achetée localement.

Les prix sont justifiés par des équipes locales souvent pléthoriques : guides assistants, guides assermentés, cuisiniers et aides-cuisiniers, porteurs d'équipements collectifs, d'équipements individuels, d'eau, ou encore porteur pour... les toilettes portables, etc.

Ne sont jamais inclus les pourboires, donc les montants minimaux sont toujours précisés avant le départ, pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté. Cf. en fin de document.

Tout budget particulièrement bas présente soit des coûts cachés, soit des arbitrages qui ne vont pas dans le sens de la sécurité : moindre qualité de l'encadrement, des jours d'acclimatation en moins, confort des équipements et qualité de la nourriture réduits, etc.

Pourboires

La question des pourboires au Kilimandjaro a longtemps été un véritable casse-tête. La réglementation mise en place en 1991 a aussi aidé à résoudre une situation souvent conflictuelle en fin de parcours.

Pour mémoire, voici ce qu'il est d'usage de laisser à l'équipe :

  • min. 85 US$ / guide
  • min. 45 US$ / porteur
  • min. 65 US$ / cuisinier

Au total, selon la taille de l'équipe et la taille du groupe, il faut compter en général entre 200 et 400 US$ par participant à régler en dollars américains. Une partie peut également être réglée en euros.
 

Les tarifs officiels sur le Kilimandjaro

Le tarif officiel, fixé par les autorités du parc, s’élève en 2025 à 70 US$ par trekkeur et par jour passé à l’intérieur des limites du parc. 

 

Organiser l’ascension par vos soins ?

Trekker au Kilimandjaro

© Expeditions Unlimited

 

Défi personnel, quête d’authenticité, autant de bonnes raisons de vouloir se lancer par vous-même dans l’ascension du Kilimandjaro. 

Pour certains, réaliser le trekking et l’ascension du Kilimandjaro avec une équipe complète de guides, porteurs et cuisiniers ne se justifie pas. Le sommet « se mérite », et pour cela, il est bon d’endurer quelques épreuves et de s’abstenir du confort excessif offert par une équipe d’assistance au grand complet.

D’autres cherchent simplement à économiser de l’argent. Une expédition au Kilimandjaro coûte cher, notamment à cause des droits d’entrée du parc et des salaires du personnel. Réduire le nombre d’accompagnants semble être une solution pour alléger la facture.

 

Depuis 1991, gravir le Kilimandjaro sans guide agréé est interdit

Depuis 1991, il est obligatoire d’être accompagné d’un guide agréé pour entreprendre l’ascension du Kilimandjaro. Le guide doit être affilié à un voyagiste licencié, car seules ces agences peuvent acheter les permis du parc.

Tenter l’ascension du Kilimandjaro sans guide est très risqué :

  • les rangers et les guides locaux exercent une stricte surveillance ;
  • des sanctions sévères sont prévues : amendes, expulsion ou prison locale ;
  • vous pouvez avoir la quasi-certitude d’être repéré et arrêté.

 

Le Kilimandjaro, une montagne sans eau

Bien que les flancs du glacier soient couverts de glaciers (même si ceux-ci ont considérablement réduit de taille en vingt ans), peu de cours d’eau dévalent les flancs, l'eau étant immédiatement absorbée par le terrain volcanique et ses nombreuses failles. Ainsi :

  • en altitude, les porteurs font plusieurs allers-retours pour rapporter de l’eau ;
  • au-delà de 4000 mètres, il n’y a plus de source fiable ;
  • sans les porteurs, il faudrait transporter des litres d’eau soi-même, rendant l’ascension ingérable.

En clair, sans assistance, le poids du sac dépasserait les 30 kg, un fardeau énorme sur les sections les plus difficiles.

 

Porteur ou pas de porteur ?

Porteurs et guides du Kilimandjaro

© Jérôme Brisebourg

 

Peut-on escalader le Kilimandjaro sans porteurs ? Techniquement, oui. La loi exige seulement la présence d’un guide agréé, mais pas de porteurs. En pratique, c’est quasiment impossible.

Le guide lui-même exigera des porteurs. Il ne voudra pas porter tentes, nourriture, réchaud et essence en plus de son propre équipement.

 

Pourquoi accepter l’aide des guides et porteurs ?

Porteurs au Kilimandjaro

© Myriam Roubinet

 

Tenter l’ascension sans assistance est dangereux, épuisant et irréaliste. Les guides et porteurs ne sont pas là pour vous choyer, mais pour assurer votre sécurité et rendre l’expérience plus agréable.

Accepter leur aide permet de :  

  • profiter pleinement du trek sans se soucier de la logistique ;
  • améliorer sa sécurité et ses chances d’atteindre le sommet ;
  • soutenir l’économie locale et ceux qui en dépendent.

Alors, faites-vous à l’idée : laissez-vous guider et savourez cette expérience unique sur le Kilimandjaro !