Pour choisir votre voie d'ascension au Kilimandjaro (5895 m), rien de tel que de faire la comparaison, circuit par circuit, des dénivelés respectifs. Dans cet article qui s'inscrit dans notre dossier pour tout savoir pour préparer et réaliser dans les meilleures conditions possibles votre ascension du Kilimandjaro, nous passons en revue les dangers de l'altitude et les efforts physiques à accomplir. Nous comparons les différents itinéraires d'ascension et leurs dénivelés respectifs pour faire votre choix en toute connaissance de cause. Nous examinons enfin une proposition très tentante de nuit au sommet du Kilimandjaro, et les raisons qui nous poussent à ne plus envisager un tel projet.
En synthèse, l'ascension du Kilimandjaro présente deux particularités qui ont un impact massif sur la physiologie :
- une progression très rapide en altitude ;
- un gradient de température élevé.
Par ailleurs, nombreux sont les trekkeurs peu habitués à progresser en haute altitude qui s’élancent sur les pentes du Kilimandjaro. Ceux-là doivent d’autant plus être vigilants.
Le Kilimandjaro, un sommet de haute altitude
© Expeditions Unlimited
Les dangers de l’altitude
Ces facteurs se combinent pour renforcer les risques de déclenchement des symptômes du MAM (Mal Aigu des Montagnes). Dans toutes nos fiches descriptives, vous trouverez des conseils complets sur la problématique de l’altitude, rédigés en partenariat avec l’IFREMMONT (Institut de Formation et de Recherche en Médecine de Montagne) à Chamonix.
Nous ne retiendrons ici que ce court extrait :
« En trekking, on conseille 500 à 800 mètres (de dénivelé) par nuit consécutive jusqu’à 3000 mètres, puis entre 300 à 500 mètres maximum au-delà. »
Comparatif des dénivelés d’ascension au Kilimandjaro
À titre d’exemple, voici les dénivelés rencontrés sur le Kilimandjaro, sur l’itinéraire le plus court, la voie Marangu (dite également Coca-Cola), que nous ne proposons pas :
Soit près de 950 mètres de dénivelé moyen entre chaque nuit consécutive jusqu'à la dernière avant le sommet.
Alors que voici le comparatif des trois itinéraires que nous conseillons :
La Machame sur 7 jours
Soit près de 570 mètres de dénivelé moyen entre chaque nuit consécutive jusqu'à la dernière avant le sommet.
La Rongai sur 7 jours, avec un jour d’acclimatation à Mawenzi Tarn
Soit près de 530 mètres de dénivelé moyen entre chaque nuit consécutive jusqu'à la dernière avant le sommet.
La Grande Traversée du Kilimandjaro sur 9 jours
Comme vous pourrez le constater, la Grande Traversée du Kilimandjaro optimise les dénivelés quotidiens et font de cet itinéraire celui qui donne le plus de chances de réussir dans des conditions confortables.
Soit moins de 400 mètres de dénivelé moyen entre chaque nuit consécutive jusqu'à la dernière avant le sommet.
Dormir au sommet du Kilimandjaro à 5895 mètres
© Expeditions Unlimited
L’idée de dormir au sommet du Kilimandjaro, voire dans la caldeira, peut paraître séduisante. Il s’agit certainement d’une expérience hors du commun. Toutefois, elle se heurte à un certain nombre de difficultés qui nous dissuadent de lancer l’aventure.
Une progression trop rapide en altitude
Les tableaux précédents montrent que la progression en altitude est anormalement rapide. Comme on reste peu de temps au sommet (Uhuru Peak) pour redescendre dans la même journée à une altitude raisonnable pour l’organisme, peu de participants rencontrent de réels problèmes liés à l’altitude. Dormir au sommet impose une nuit à presque six mille mètres d’altitude, avec une acclimatation nettement insuffisante. Comment redescendre vite et en toute sécurité si un ou plusieurs participants se trouvent être victimes d’un MAM pendant le bivouac ?
Des conditions climatiques trop variables qui changent soudainement
Comme nous l’avons illustré dans notre article consacré aux meilleures saisons pour tenter le Kili, les conditions météorologiques sur le Kilimandjaro sont très instables. Le bivouac peut très bien commencer sous un ciel limpide et se terminer dans la tempête.
Des frais logistiques élevés pour un nombre restreint de participants
Qui dit bivouac, dit tentes à porter et matériel collectif à porter. Les équipes locales n’acceptent pas de gravir la dernière étape de l’ascension avec de telles charges. Nous aborderons ce thème dans la partie budgétaire de ce dossier consacré au Kilimandjaro.
L’aventure serait à tenter par des individuels, autonomes sur le portage de leur matériel.
Autorisation du parc
Rien n'assure que les autorités du parc acceptent de donner l’autorisation nécessaire à ce projet.