Exploration en voilier de la péninsule Antarctique et de sa faune

Nous atterrissons à l’aéroport d’Ushuaïa, où Dixie nous attend. Avant de prendre la direction du port, nous récupérons tous nos bagages et notre équipement transportés en soute. Nous embarquons à bord de notre voilier et nous nous familiarisons avec ce qui sera notre foyer pour les 16 jours à venir. Nous dînons tous ensemble, avec Dixie, notre skipper et l’équipage.

En fonction des prévisions météorologiques, nous levons les voiles au petit matin et quittons Ushuaïa pour suivre un itinéraire au travers du canal Beagle. Normalement, la traversée prend entre trois jours et demi et quatre jours. Nous prévoyons un jour de plus, au cas où les conditions seraient défavorables. L’air se charge d’exaltation à mesure que nous avançons dans le Passage de Drake en direction du continent blanc. Chacun est libre de participer aux manœuvres pour, petit à petit, se sentir plus à l’aise et trouver sa place à bord. Nous traversons enfin la convergence antarctique où nous constatons une chute marquée des températures alors que nous entrons dans les eaux de l’océan Antarctique. En chemin, nous admirons de nombreux icebergs spectaculaires et toutes sortes d’oiseaux marins, comme des albatros hurleurs, des albatros à sourcils noirs, des pétrels géants, des pétrels-tempêtes et des damiers du Cap. Nous pouvons aussi croiser le chemin de quelques dauphins joueurs et de baleines à bosse, ainsi que de plusieurs autres espèces de baleines qui sont connues pour sauter carrément en dehors de l’eau avant d’y replonger.

Nous prenons le temps d’explorer les cours d’eau de la Péninsule Antarctique, et d’admirer au plus près les merveilles de la nature que seule la navigation au fil de l’eau permet de découvrir. Notre itinéraire propose différents sites d’accostage et nous emmène dans des baies extraordinaires afin de pouvoir trouver le spot idéal pour plonger, pour pratiquer le kite surf ou pour filmer. Si nous profitons de chaque moment passé sur notre kayak au milieu des icebergs, nous veillons à ne pas nous approcher plus près que deux fois la hauteur de la partie immergée, car les icebergs peuvent se fendre ou tourner de manière inattendue.

Nous pouvons gravir un sommet pour profiter du panorama et admirer la forêt d’icebergs qui nous entoure, avant de redescendre en snowboard. Nous pouvons également chercher un lieu pour établir notre camp, monter nos tentes et explorer les environs à pied pour profiter de ce paysage incroyable. Les conditions météorologiques décident de notre parcours ; nous atteindrons tous les objectifs de notre expédition, mais en faisant preuve de souplesse. À cette période de l’année, le soleil est présent 24 heures d’affilée, nous offrant donc tout le temps nécessaire pour explorer la péninsule et les îles voisines.

Pendant notre traversée vers la péninsule, nous pourrons à nouveau admirer de nombreux oiseaux, parmi lesquels des albatros à sourcils noirs, des pétrels géants, différentes espèces de labbes, des cormorans impériaux, des chionis ou des sternes. Différents lieux sont propices à une rencontre intime et privilégiée avec des baleines à bosse, en particulier aux environs du point Hannah et entre l’île Entreprise et l’île de Cuverville. Des orques pourraient se joindre à la fête, si nous sommes assez chanceux pour nous trouver au bon endroit au bon moment. Les baleines de Minke ont l’habitude de s’approcher des bateaux à la manière des dauphins. Nous pourrions également avoir la chance d’observer des phocidés et otariidés, tels que l’otarie de Kerguelen, le léopard de mer, le phoque crabier et le phoque de Weddell. Derniers invités les plus probables, les manchots : nous devrions voir principalement des manchots papous et des manchots à jugulaire, sauf si nous trouvons l’endroit où séjournent les manchots Adélie. Bien sûr, la magie de chaque rencontre n’en sera que plus grande si nous pouvons apercevoir les oisillons dans les nids des manchots ou un léopard de mer attrapant une proie. Avec de la patience, nous mettrons toutes les chances de notre côté pour assister à de telles scènes.

Concernant la plongée, nous pourrions nous rendre à l’île de l’Éléphant, voisine d’un glacier actif, non abrité et difficile d’accès, mais où vivent des léopards de mer ; à Tay Head, où les courants sont forts mais appréciés de certains manchots ; à l’île Paulet, avec son iceberg échoué et ses léopards de mer, ses manchots Adélie et ses phoques de Weddell ; au cap Well-Met, où se trouve l’un des spots de plongée les plus spectaculaires de la péninsule Antarctique (100 mètres de descente le long de la paroi) ; à l’île de la Déception, avec son volcan en activité, dont la dernière éruption remonte à 1970 et où l’on peut observer des léopards de mer et des manchots (mais également des touristes en trop grand nombre !) ; au port de Mikkelsen, où vivent des léopards de mer ; à l’île Pléneau, où nous pourrons observer les manchots papous nager, des phoques de Weddell et des léopards de mer, et enfin à l’île Petermann, si nous l’atteignons, qui sera le point le plus au sud de notre expédition, et un bel endroit pour observer des baleines à bosses, des orques, des baleines de Minke et des manchots papous, entre autres.

Nous savons que nous devons quitter cet endroit magique pour aller vers le nord ; seulement cette fois nous ne prendrons pas la direction de la convergence antarctique et du passage de Drake avant de contourner le Cap Horn. Demain, nous devrons prendre notre vol charter à l’aéroport de Teniente R. Marsh, sur l’île du Roi-George. Sur notre chemin, nous ferons peut-être un arrêt dans les îles Aitcho, pour observer des léopards de mer une dernière fois. Nous atteindrons ensuite l’île du Roi-George. Un repas d’adieu nous est servi à bord à cette occasion, et nous prenons le temps de partager ces derniers moments pour revivre ensemble les merveilleuses expériences des dix derniers jours. Qui sait, peut-être qu’à ce moment-là de nouveaux projets verront le jour ?

Nous embarquons avec Dixie à bord d’un Beechcraft - King Air 100 ou d’un modèle équivalent avec la plupart de notre équipement. Une partie du matériel peut rester avec notre skipper et notre équipe, qui se chargeront de nous l’expédier ensuite. C’est à ce moment-là que nous leur disons au revoir et que nous les remercions chaleureusement.

Selon notre souhait, nous pouvons rester une journée supplémentaire à Punta Arenas, ou chacun peut choisir de prendre son vol retour pour retrouver son pays.