27 février 2025Himalaya
Camp de base de l'Ama Dablam au Népal

Pour atteindre le sommet de l’Ama Dablam, auquel nous consacrons un dossier complet, trois camps d’altitude sont proposés : du camp de base au camp 1 (5900 m), au camp 2 (6100 m), au camp 3 (6400 m) avant de démarrer l’ascension sommitale à 6812 mètres, avec une progression sur des pentes inclinées entre 55 et 65 degrés. L’ascension en elle-même ne représente que la moitié du parcours. Il est ensuite essentiel de descendre le plus bas possible pour passer la nuit. Vous avez choisi votre saison pour gravir l'Ama Dablam, vous savez quel itinéraire de trek vous allez emprunter pour atteindre le camp de base, découvrez dans cet article l’itinéraire d’ascension jusqu'au sommet.
 

Camp de base de l'Ama Dablam (4600 m)

Après quelques jours de trekking, nous atteignons le village de Pangboche. Il se trouve à quelques heures du camp de base de l'Ama Dablam, niché à 4529 mètres d'altitude. Ce camp, situé sur des terrains verdoyants au pied de la majestueuse montagne, sert de résidence confortable pendant toute la durée de l’ascension. Un relais de téléphone situé à proximité du camp de base offre une connexion internet honorable. De plus, une ancienne bergerie, transformée en une sympathique tea-house, se trouve à peu de distance du camp de base. Il fait bon s’y retrouver entre grimpeurs, autour d’une boisson chaude.

Montée verticale au Népal

© Bruno Serraz
 

Camp de base – Camp 1 (5900 m)

L’ascension du camp de base de l’Ama Dablam jusqu’au camp 1 prend environ 5 à 6 heures. En chemin, vous passez à proximité d’un premier camp possible (5500 m), mais les ressources en eau y sont limitées. Certaines équipes l’utilisent pour s’acclimater, tandis que d’autres l’ignorent simplement.

L’itinéraire en direction du camp 1 traverse une zone de blocs rocheux et une arête exposée, généralement sèche en automne. Il est essentiel de rester sur le sentier et de gagner progressivement de la hauteur, en résistant à la tentation de descendre sur un terrain moins accidenté, car cela entraîne des efforts superflus. Ces passages d’escalade restent abordables pour les grimpeurs expérimentés, mais ils peuvent s’avérer délicats à négocier pour les moins habitués ou en cas d’enneigement. Blocs instables et dalles glissantes en déconcertant plus d’un. Juste en dessous du camp 1, des dalles marquent le début des lignes de cordes fixes. La plupart des grimpeurs progressent sans s’encorder, mais en cas de doute, il est toujours plus prudent de le faire. La fatigue constitue le principal défi sur cette section et l’usage de la poignée autobloquante pour progresser le long des cordes fixes jusqu’au camp 1 se révèle déjà très utile. La partie technique équivaut à environ deux à trois longueurs de corde (100 m). Le port du casque est indispensable, surtout si d’autres grimpeurs vous précèdent.
Le camp 1 peut accueillir 10 à 12 tentes, installées entre les blocs rocheux. Pendant la haute saison, lorsque plusieurs équipes tentent l’ascension simultanément, la fréquentation exige de serrer les tentes au maximum. 

Ascenscionniste dans sa tente au Népal

© Bruno Serraz

 

Camp 1 – Camp 2 (6100 m) : passage de la Tour jaune

Ce parcours propose une escalade exceptionnelle pour une durée approximative de 2 h 30, avec comme point fort la traversée de la Tour jaune. Pour profiter pleinement de l’expérience, il est préférable de partir tôt pour éviter l’affluence. La première heure consiste à franchir des blocs de granit dans un paysage grandiose. La montée au sommet de la Tour jaune implique une ascension à près de 90 degrés sur quelques mètres. Bien que cette section soit équipée de cordes fixes, elle requiert une grande forme physique et l’accoutumance au vide. Le passage le plus difficile, une longueur en V+/VIa (si gravie en tête et sans équipement), est parfois équipé d’une échelle de spéléo ! Une fois cette longueur franchie, la montée finale jusqu’au camp 2 à 6100 mètres se fait relativement aisément. Le camp 2, très exigu, se trouve au sommet de la Tour jaune. 

Camp d'ascension au Népal

© Bruno Serraz
 

Camp 2 – Camp 3 (6400 m) : arête des champignons

C’est la partie la plus impressionnante de l’itinéraire. Après une première longueur très raide et une traversée engagée, l’itinéraire rejoint la spectaculaire arête des champignons (Mushroom Ridge), ainsi nommée en raison des formations dues aux corniches de neige. La progression se fait le long de cette arête exposée, avec un à-pic de plus de six cents mètres de chaque côté. Sur cette section, de nombreuses cordes fixes, anciennes et récentes, jalonnent le parcours. Il est crucial de bien fixer sa poignée autobloquante sur la corde la plus récente, notamment dans l’obscurité. 

Après avoir franchi un dernier couloir, on reprend la progression sur l’arête jusqu’au camp 3, atteint au bout de cinq heures de progression. Certaines équipes choisissent de ne pas s’y arrêter et poursuivent directement vers le sommet. La viabilité du camp 3 dépend fortement des conditions de neige et de glace, et il s’installe généralement au printemps plutôt qu’à l’automne, en raison du manque de place. 

 

Camp d'ascension au Népal

© Bruno Serraz
 

Camp 3 : sommet de l'Ama Dablam (6812 m)

On commence par contourner par la droite l’imposant sérac bien visible du bas de la montagne. Des pentes de neige raides conduisent aux Ice Flutes de la dernière partie, elle aussi équipée de cordes fixes. La progression se fait sur des pentes inclinées entre 55 et 65 degrés. En partant directement depuis le camp 2, il faut compter plus de 10 heures. Une fois au sommet, un vaste plateau offre une vue imprenable sur l’Everest, le Makalu (8463 m) et le Baruntse (7129 m) par temps clair.

Selon le rythme d’ascension, le sommet s’atteint en environ quatre heures depuis le camp 3. Contrairement à d’autres itinéraires, aucun faux sommet ne vient troubler la progression : l’arrivée au sommet marque véritablement l’aboutissement de l’ascension, un accomplissement exceptionnel.
 

Descente du sommet

L’ascension en elle-même ne représente que la moitié du parcours. Il est essentiel de descendre le plus bas possible pour passer la nuit, soit au camp 3 ou mieux, au camp 2. Le lendemain on rejoint le camp de base. Pendant la descente, la vigilance demeure essentielle, car la moindre erreur de manipulation sur les cordes fixes peut s’avérer fatale sur l’arête, particulièrement exposée. Pour garantir la sécurité, il est recommandé de bien s’entraîner avant le départ.

 

Expédition au sommet de l'Ama Dablam

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