21 septembre 2021Himalaya, Alpinisme, Témoignages, Quatorze 8000, Seven Summits
Ascension de l'Everest © François Trouillet

Alors que le Népal vient de lever sa quarantaine pour les personnes vaccinées, nous revenons sur notre ascension à l'Everest réalisée au printemps dernier : une équipe franco-suisse composée de cinq personnes tentait de gravir le toit du monde à 8 848 mètres par son versant sud népalais au cours d'une expédition dirigée par Bernard Muller. L'un des participants, François Trouillet, nous a partagé son ascension grâce et des textes et des images envoyés quotidiennement par téléphone satellite. Une aventure d'une « difficulté extrême », de plus réalisée dans des conditions très particulières dues à la situation sanitaire mondiale.

 

2 avril

Message d'Eric Bonnem, fondateur de Secret Planet :

Christine Vogondy, Christophe Faisy, François Trouillet, Pascal Denoel et Yves Bernet tentent de gravir le toit du monde à 8 848 mètres par son versant sud népalais dans une expédition dirigée par Bernard Muller. L’itinéraire reprend le parcours suivi avec succès en mai 1953 par Sir Edmund Hillary et le Sherpa Tenzing Norgay. Il se gravit maintenant en quatre camps successifs. La principale difficulté réside dans le franchissement de la cascade de glace du Khumbu. Pour rejoindre le col Sud à 8 000 mètres, nous allons gravir des pentes inclinées entre 30 et 45°. Au-delà du col Sud, le Balcon puis le sommet Sud et enfin le sommet de l’Everest… Une expédition mythique, hors du commun et très exigeante… Souvent le rêve d’une vie. Bon vent à cette belle équipe…

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21 avril

Ça y est, nous partons pour la dernière étape du trek destination Camp de Base ! Nous remontons la vallée glacière puis le premier contact visuel au loin, le camp de base. Encore quelques heures de marche et nous y serons. Nous faisons une halte pour un dernier thé et nous voilà accueillis par des Sherpas de notre équipe avec une boisson chaude bienvenue. 

Nous sommes tout en bas du glacier où sont installées les expéditions. Nous le remontons donc dans un paysage grandiose de cathédrales de glaces. Il neige et nous sommes impatients d’arriver « chez nous ». Nous arrivons enfin et nous réfugions dans la tente mess car il neige de plus en plus. Un petit thé chaud ou un hot lemon et on s’installe dans nos tentes. On récupère nos sacs et on se met à l’abri. Il est l’heure du déjeuner et c’est vraiment un festin qui nous attend avec une équipe dévouée. Nous sommes à près de 5 400m et l’altitude, la fatigue accumulée et le mauvais temps nous clouent dans nos duvets pour l’après-midi. Après le dîner nous avons eu la présentation officielle de l’équipe des Sherpas qui nous accompagneront. Des CV impressionnants mais une humilité toute aussi impressionnante. Allez, il neige toujours mais nous sommes bien là.

23 avril

 

23 avril

Petit déjeuner et à 10h premier atelier de pratique dans la ice fall. On commence par une petite cérémonie autour de la puja puis un petit quart d’heure de marche et on est sur site ! Au programme marche sur corde fixe, traversée d’échelle horizontale, montée d’échelle verticale, traversée de sur plomb et descente en rappel.

 

26 avril

Aujourd’hui, nous continuons notre programme d’acclimatation. Pour nous direction le Kala Pattar : littéralement « roche noire » en népalais, le Kala Pattar est un petit sommet sur l'arête sud du Pumori qui culmine à 5 650 m et qui offre une vue à couper le souffle sur l’Everest, le camp de base, la vallée glaciaire et tous les sommets environnants.

On commence à redescendre un peu en direction de Gorakshep par le même chemin que celui qui nous a amenés au camp de base. Sauf qu’aujourd’hui c’est grand beau ! Tempête de soleil ! La vallée glaciaire que l’on redescend est grandiose. Un peu avant Gorakshep on attaque l’ascension du Kala Pattar par une voie directe !  On alterne les plaques de neige et des pierres et après une longue montée et le souffle court on arrive au sommet (on n’est pas encore totalement acclimatés !!). Mais alors du sommet quelle vue. Peut-être une des plus belles de l’Everest.

Il y a un vent glacial mais on y reste un peu pour savourer ce moment. Pour moi c’est la deuxième fois aussi j’y attache un Khata (une écharpe en soie en signe de respect). On attaque la descente et on reprend le chemin du camp de base. On y croise des yaks qui ravitaillent les expéditions mais aussi des porteurs avec des charges incroyables... respect. Retour au camp ou une bonne soupe chaude nous attend et on va tous faire une petite sieste en se repassant les images de cette belle journée. 

26 avril

 

27 avril

Ça y est, c'est le départ de l'acclimatation dans la bonne direction ! Un peu de fébrilité au camp aujourd’hui. On doit préparer nos sacs pour monter au camp 1 cette nuit. Départ prévu à 1 heure. Il faut choisir ce que l’on va monter et laisser sur place. Les stratégies diffèrent ! Monter le max ? Monter le min ? De quoi aura-t-on besoin ? Le programme est de monter au camp 1 pousser en direction du camp 2 et redescendre dormir au camp 1 puis redescendre au camp de base après-demain. Il faut aussi choisir ses repas car au camp 1 il n’y a pas de cuisinier. Donc sachet lyophilisé et vaut mieux choisir quelque chose qui fait envie car l’appétit décroît en montant. Ensuite les guides vérifient une nouvelle fois notre matériel d’alpinisme. Que rien ne manque mais que rien ne soit superflu.

 

29 avril

On savait que c’était long et dur mais nous avons mis 9h30 pour rejoindre le camp 1 à 6 000m d’altitude face au Lhotse. Des descentes dans des crevasses gigantesques et des remontées à la force des bras, des traversées de « petites » crevasses sur des échelles et des paysages tourmentés sans fin.

29 avril

Lever à 5:30, petit déjeuner et il faut tout plier car nos affaires monteront au camp 2. Notre nuit au camp 1 était juste pour nous acclimater. La tente est gelée et des cristaux de glace couvrent nos affaires. Dur d’enfiler nos habits mais le pire, ce sont nos bottes d’alpinisme. A 7h on lève le camp sous le soleil mais des nuages menaçants couronnent les sommets autour de nous et la neige sera de la partie toute la descente.

29 avril

 

30 avril

Aujourd’hui c’est jour de repos. Alors on en profite pour se reposer et réparer les petits bobos. Des ampoules par ci, des petits coups par là mais également réparer les bas des Goretex qui ont fait les frais de coups de crampons. Hier soir, l’équipe des cuisiniers nous avaient préparé un plat qui allie le goût et le spectacle : du poulet flambé au rhum local ! Après le lyophilisé on apprécie !!

On essaye de parler stratégie pour les prochains jours : dans l’idéal ça serait de monter au camp 2 et y rester plusieurs nuits. Seulement la météo que nous fournit Yan n’est pas optimiste : beaucoup de neige prévue. On va essayer de l’avoir au téléphone pour peaufiner ses prévisions et voir ses conseils. Donc on se repose et comble du luxe on se prend une douche chaude (shower bucket) face à l’ice fall !

30 avril 30 avril

 

1er mai

Nouveau jour de repos. Après le petit déjeuner, tout le monde vaque à ses occupations. Douche, lecture, écriture, rangement...Il fait incroyablement chaud sous les tentes. Le soleil se partage le ciel avec quelques chutes de neige. Et on se retrouve pour déjeuner sous notre tente mess. Après le déjeuner, on décide de mettre noir sur blanc notre stratégie pour les prochaines semaines.

Pascal nous propose une méthode pour construire le rétro-planning de l’ascension. On définit 4 blocs :

  • B1 : 2ème rotation avec montée au camp 2. On dort au C2, 1 jour de repos, on pousse au C3, on dort au C2 et on redescend au BC.
  • B2 : 3 ou 4 jours de repos au BC
  • B3 : on remonte au C2, on y dort on se repose 1 jour et on pousse au C3
  • B4 : on dort au C3, on monte au C4 et on tente le sommet ! Retour le plus bas possible !

Voilà en fonction de la météo et d’autres paramètres on peut déplacer les blocs. Ça nous amène au sommet entre le 20 et 22 mai, ce qui était prévu. Ce qui nous gêne pour le moment sont les prévisions météo des 3, 4 et 5 mai prochains, où Yan nous annonce de grosses chutes de neige. Dans ce cas, risques d'avalanches, notamment sur les pentes du Lhotse qui peuvent devenir très dangereuses. On va discuter de notre plan avec nos Sherpas.

1er mai

 

2 mai

Aujourd’hui jour de repos. On n’a pas bougé de nos tentes. Le temps alterne soleil et chutes de neige.On sent chaque jour que notre corps s’habitue alors soyons patients et dans quelques jours, on reprendra la direction des camps d’altitude pour s’approcher tout doucement du sommet si convoité.On se projette sur une rotation au camp 2 vendredi, ce qui nous laisse du temps pour peaufiner notre acclimatation et profiter de ces moments privilégiés d’être avec soi. Namaste

 

3 mai

Après ces quelques jours de repos, on commençait à avoir des fourmis dans les jambes, alors avec Christine, Bernard et notre guide Nigma, on a décidé de rejoindre le camp de base du Pumori qui nous domine de ses 7 184 mètres. Il faut retraverser de nouveau tout le camp de base qui s’étire le long du glacier pour remonter sur la crête et prendre à droite direction le Pumori. Lors de la traversée, on suit un moment un porteur qui ploie sous la charge et disparaît presque dans le paysage de glace, ce sont nos poubelles qui redescendent dans la vallée... moment de gêne...

On se déshydrate et on redescend. La descente est agréable et on se retrouve vite « en bas ». Il faut de nouveau (c’est la troisième fois) remonter tout le camp de base car le nôtre est en haut. Ce sont presque 40 minutes qui paraissent interminables même si le glacier nous gratifie d’une exposition de sculptures de glaces uniques !

Voilà le camp ! Juste à temps pour déjeuner. Puis direction les tentes pour une petite sieste. Un coup d’œil sur nos messages et la bonne nouvelle, Yan (notre routeur météo) m’informe d’une évolution du bulletin. Il y a un cyclone dans le golfe du Bengale cela change la prévision. Cela veut dire moins de neige pour les prochains jours. Bonne nouvelle, notre prochaine rotation aux camps 1,2 et 3 prévue vendredi se présente bien ! A suivre donc ! Namaste

3mai

 

6 mai

Cette nuit, vers 1:30, j’ai été réveillé par une équipe de Sherpa qui se recueillait devant la puja avant de monter du matériel au camp 2. Les tentes  ont été installées et les sherpa commencent maintenant à acheminer l’oxygène en altitude. J’évalue à minimum 200kg (50 bouteilles de 4kg) la charge totale ! Difficile de me rendormir car on y est ! Après tous ces jours de repos propices à notre bonne acclimatation, nous repartons cette nuit vers 2 heures du matin pour les camps d’altitude.  La météo n’est pas trop bonne ce matin, mais il n’y a pas de vent.

Voici notre plan :
1) Camp de base - Camp 1 en retraversant l'Icefall. Nuit au Camp 1 (6000m)
2) Camp 1 - Camp 2. Nuit au Camp 2 (6500m)
3) Jour de repos au Camp 2 - nuit au Camp 2 (6500m)
4) Camp 2 - Camp 3 (7200m) retour Camp 2 - nuit au Camp 2 (6500m)
5) Camp 2 - Camp de base via l'Icefall.

Puis repos au camp de base après 3 nuits à 6500m et un push à 7200m.

On va découvrir la fameuse combe ouest ! Mythique. Nous allons profiter de cette rotation pour faire un portage.La première fois, nous avons monté : duvet chaud, matelas, masque, moufles altitude, barres céréales, tubes de crème de marron... cette fois je vais monter ma combinaison, collants et tee-shirts chauds, ... On profite de cette journée pour bien vérifier le matériel qui ne peut pas nous faire défaut pendant cette rotation !... Et je vais en profiter également pour prendre une bonne douche. Pendant les 5 prochains jours, la communication sera minimale. Vous l’avez constaté, le wifi au camp de base fonctionne plutôt bien. Mais plus haut ... plus de réseau. Bonne journée à toutes et à tous et merci pour vos encouragements. La partie difficile va commencer ...

6mai

 

8 mai

Nous sommes partis du camp de base vendredi à 2 heures du matin. Le ciel était clair et la température très basse. Après la cérémonie du Puja nous avons repris la direction de l'Icefall. On l’avait démystifiée un peu en la traversant une fois déjà A/R mais elle reste toujours majestueuse et inquiétante. Très vite mes cinq couches d’habits vont s’avérer être une erreur, j’explose littéralement de chaud quand les premières marches se présentent à nous. Mais harnachés comme nous sommes avec baudrier et tout et tout, ça demande un gros effort de tomber une couche alors j’attends un peu mais je crève et ça me coupe les jambes. Finalement j’arrête mais je vais le payer cher.

Je vais faire toute la montée avec Bernard. Elle se passe doucement sans problème, les échelles, les montées à la poignée, les descentes en rappel s’enchaînent. Et puis tout à coup, sans prévenir, une tour s’effondre. Heureusement j’étais plutôt abrité par un sérac et n’est eu que le souffle ! En une minute, j’étais transformé en bonhomme de neige. Bon, plus de peur que de mal. On reprend la route et ça y est, blotti dans la combe ouest, le camp 1 se découvre. Même rituel, on s’installe dans les tentes, on picore un peu on fait la sieste on re-picore puis on dort.

Pas trop mal dormi, c’est notre seconde nuit à 6000m et ça va. Réveil à 5:30, petit dej et énorme effort du matin : plier nos affaires. La tente est remplie de cristaux de glace. A peine on touche la toile que l'on est couvert de neige. Plier le duvet trempé, sortir nos habits glacés et exercice suprême, enfiler nos bottes. Il nous faut bien quelques minutes pour reprendre notre souffle.

Seconde étape, s’équiper dehors : baudrier, crampons, sac sur le dos et on s’engage dans la combe ouest direction camp 2 à 6500m. Le temps est splendide même si le soleil n’est pas encore levé. Quelques échelles pour franchir des crevasses et on attaque une immense trace qui semble nous mener tout droit vers le Lhotse. L’Everest nous domine sur la gauche et le Nupse nous borde sur la droite. C’est grandiose. Très vite la chaleur se fait insupportable. J’enlève 3 couches mais avec l’altitude les efforts commencent à se faire sentir. On a bien enchaîné ces 2 jours. On devine le camp 2 .... au loin. Il nous faudra encore plusieurs heures pour le rallier. On marche, on souffle, on boit. Un sherpa de notre équipe vient même à notre rencontre pour nous servir un jus d’orange : namasté !!

Allez un pas, puis un autre, puis un autre, on se rapproche du camp. Le camp 2 est un camp avancé pour le sommet. On y trouve tente mess, toilettes, cuisine... Allez, une bonne soupe de nouilles pour se désaltérer et on prend possession des tentes. Je la partage avec Bernard c’est assez sympa et rassurant. A ces altitudes, il faut toujours avoir un œil sur l’autre en cas de problèmes. Voilà on est bien installé pour 3 nuits à 6500m.

Une étape clé de notre acclimatation, demain repos puis on ira faire une touche au camp 3 avant de redescendre pour une semaine au camp de base. Aïe le vent se lève on risque d’être secoué comme des cocotiers !!!

8mai

 

9 mai

La première nuit à 6500m, claire, froide, rythmée par les avalanches, s’est plutôt bien passée. On s’était couchés tôt alors fatalement réveillé tôt. Un coup d’œil dehors et le lever de soleil derrière l’Everest nous gratifie d’un spectacle grandiose. On traine dans la tente, on discute, on ne se l’avoue pas mais on hésite à mettre plus que le nez dehors. Une équipe se prépare pour un push au camp 3. Ils ont mis la combinaison et semblent frigorifiés. Allez on se fait violence et direction la tente mess pour prendre un café.

L’équipe de sherpa s’active autour de nous. Ils peaufinent le camp ! La tente mess est déjà bien remplie de bouteilles d’oxygène. Un coup d’œil à la cuisine, incroyable comme tout est bien organisé ! Quand on pense que tout ceci a été monté à dos d’hommes... On passe la matinée dans notre tente non sans avoir minutieusement décortiqué la voie qui mène au camp 3. On le voit bien d’ici. Il est littéralement accroché aux pentes du Lhotse. Une trace sillonne le glacier depuis le camp 2 puis d’un coup, un mur qui semble immense et vertical mène au camp 3. On le fera demain, on verra bien !! On déjeune, on discute, on partage nos doutes. C’est vraiment dur ce que l’on a déjà fait... et tout ce qu’il reste à faire paraît tellement plus dur. On verra bien, continuons l’acclimatation. 

9mai

 

10 mai

Seconde nuit à 6500m. On va dire que ça va. On se couche tellement tôt que l’on se réveille tôt. Grand beau encore ce matin. Objectif camp 3. On déjeune vers 7:30 et on décolle à 8:30. On a le camp 3 en face de nous mais il y a trois grandes étapes ! Tout d’abord une remontée du glacier, puis une très grosse rimaille à l’aplomb du Lhotse et un mur de glace.

Ce matin je me sens bien. Je marche dans les pas du sherpa qui ouvre la voie. Un ciel bleu marine, des glaciers immaculés, des montagnes majestueuses et seul le crrric, crrrric, des crampons sur la glace pour rompre le silence. Un vrai bonheur. J’avoue que la montée de la combe ouest de l'autre jour m’avait un peu sonné. Le jour de repos passe ici m’a bien requinqué !

On arrive avec Pascal au pied de la rimaille. Impressionnante, c’est une grosse cassure dans le glacier. On attend les autres mais seul Yves semble être dans le dernier tronçon de la montée. Le sherpa qui était avec les autres nous rejoint et nous dit que la météo se gâte. Les autres font demi-tour et nous, il nous propose de traverser cette fameuse rimaille et de faire quelques efforts dans le mur du camp 3 et de faire demi-tour. Banco, on traverse cette rimaille. Waou quel beau passage. A flanc de glacier une corde fixe et une tout petite marche et à gauche une crevasse énorme et insondable ! Au milieu ill faut changer de corde fixe ... on a deux longes attention à ne pas les lâcher en même temps ! Ce n’est pas long mais vertigineux. On débouche enfin sur le mur qui est sous le camp. Une corde pour la montée et une pour la descente. ... en théorie ! On s’engage donc avec nos poignées d’ascension mais il y a du monde et la neige commence à tomber. On décide de faire demi-tour. Changement de corde, retraversée de la rimaille (aussi compliqué qu’à l’aller !) puis on se retrouve dans le glacier. Le sherpa me fait signe de descendre et il continue avec Yves.

Je m’engage donc sur cette belle descente, seul, sous la neige. Je suis la trace qui me mène au camp. Instant magique. Je retrouve le camp où une soupe m’attend, ainsi que le reste de l’équipe. Un délice ! On partage nos émotions du jour et hop la sieste. On décide de redescendre demain matin tôt au camp de base pour se refaire une santé !! En fait moi, je rêve d’une douche et d’un coca. Les joies simples.

 

11 mai

Ça y est ! Fin de notre seconde rotation avec une belle descente au camp de base. On aura passé le temps prévu en altitude pour notre acclimatation. Les conditions de vie sont difficiles et les organismes souffrent. Mais en même temps ils s’adaptent.

11 mai 11 mai

Nous sommes partis dans la combe ouest sous un soleil de plomb. Très vite il faut enlever 1, 2 puis 3 couches de vêtements. Le paysage est grandiose, très peu de monde. Au retour, on arrive au camp 1 : petite pause avant d’attaquer la ice fall. Le soleil et la chaleur la font évoluer de manière dangereuse. La glace et l’eau deviennent les éléments principaux. Il faut être prudent, ne pas traîner... on a le camp de base en visuel ce qui nous rassure

Au bout de 5 heures de descente, on arrive pour manger au camp. Quel soulagement que d’être ici. On respire bien, le confort est total ! Mon grand plaisir du jour : boire un coca !! On retrouve avec plaisir notre tente, notre chez-nous pour quelques bons jours de repos. Les premiers summiters nous motivent, oui c’est possible mais tellement dur. Allez repos pour quelques jours.

11 mai

 

13 mai

Nouveau jour de repos au camp de base. Passer sa journée à lire, somnoler, écouter de la musique fait alors partie du programme ! On essaye de se projeter, on étudie la météo, on se sonde pour voir comment notre corps réagit à ces nombreux jours passés en altitude. Ce matin au petit déjeuner, on faisait tous le constat de l’effet d’usure que l’on subissait. Toutes ces nuits passées dans des conditions précaires, au froid, ces repas qui malgré le talent de nos cuisiniers, commencent à se répéter ; ces journées d’attente, ces incertitudes que le Covid fait peser sur les prochains jours... tout ceci pèse sur notre moral.

Et puis on se réjouit des premiers sommets réalisés, dont celui d’Hélène que j’avais « rencontrée » sur Facebook avant de partir, et qui vient d’atteindre le sommet et à 27 ans et elle devient ainsi la plus jeune française à réaliser cet exploit. Mais également la tristesse avec les deux premiers décès de la saison. Un suisse et un américain morts tout près du sommet. La météo est morose également, ce qui influence notre moral... 

Le soir, souvent le temps se lève et nous offre des paysages splendides. Alors carpe diem... encore quelques heures et nous reprendrons une dernière fois le chemin de l'Ice fall et des camps d’altitude pour atteindre notre but.

13 mai

 

14 mai

Difficile de se rappeler quel jour nous sommes ! On me souffle dans l’oreillette vendredi 14. Ah ! Ça fait presque 40 jours que l’on a quitté la France. On a déjà fait et vu tellement de choses ! Bon ce matin, suite à mon passage au JT de France 2, j’ai décidé de me raser. Je gardais la barbe pour me protéger du froid et du soleil mais oui j’ai une meilleure tête comme ça !

Ensuite j’ai entrepris de réparer une paire de gant qui avait fait les frais d’un coup de crampons oui oui ! J’ai plein de sortes de gants tant je crains le froid aux doigts (j'ai le syndrome de Raynaud : trouble de la circulation sanguine au niveau des doigts et des orteils (et parfois aussi du nez et des oreilles) qui est aggravé par le froid). Des sous-gants en soie, des gants « windstopper », des moufles d’altitude. Pour le moment seuls les gants intermédiaires m’ont été utiles. Principalement dans l'Ice fall. Les cordes fixes sont au sol et sont toutes gelées, quand on accroche son mousqueton dessus et qu’on le fait glisser on se gèle les mains même si le soleil tape. Et quand on utilise les descendeurs ou les jumars (poignée d’ascension), ils protègent les mains. Pour les moufles, ils m’attendent au camp 2 et seront utiles pour le camp 4 et sommet.

En parlant du sommet qui nous obsède, la stratégie va dépendre entre autre de la météo. Et le dernier bulletin en provenance de Chamonix montre une fenêtre autour des 19/22 mai avec des températures au sommet douces vers -20°C et du vent acceptable 30/40 km/h. Il y a bien sûr d’autres facteurs a prendre en compte comme l’état de forme de nos Sherpa qui ont enchaîné les montées au camp 4 avec le matériel. Et puis on redoute les embouteillages si on se jette tous dans la même fenêtre. Une autre fenêtre semble possible plus tard, autour du 27... c’est loin. On va discuter de tout ça dans notre tente mess dont je vous mets une photo pour apprécier le confort !

14 mai

 

15 mai

Grand beau ce matin et beaucoup de vent, en particulier au sommet de l’ordre de 140 km/h (au-delà de 40 km/h, difficile et dangereux d’évoluer là haut). Ce matin, c’était atelier oxygène !

Pour le « Summit Push », une date aux alentours du 21 mai (au sommet) semble se préciser d’un point de vue fenêtre météo. En revanche, on risque d’être nombreux à s’y engouffrer générant peut être des bouchons. Alors il y a débat ! Pascal (tente sans ox) préfèrerait attendre une autre fenêtre un peu plus tard pour éviter les bouchons et les autres n'en peuvent plus d’attendre ! Et puis les bouchons sont peut être spectaculaires en photos mais à vivre ça, nous donne du temps pour souffler ! Alors oui il faut gérer son oxygène mais c’est un équilibre à trouver. Bon décision finale demain. Bonne journée à toutes et à tous, Nous c’est après-midi repos !

 

16 mai

Ce matin, la tension est palpable au camp de base. Les organismes sont tellement mis à l’épreuve que certains craquent. Pleurer fait du bien. Lâcher cette pression qui nous étouffe, la laisser couler avec les larmes. Gravir l’Everest ce n’est pas seulement la difficulté du summit push mais ce sont les longues journées d’attente, les aller et retour aux camps d’altitude, la vie a plus de 5000m pendant des jours. On retiendra peut-être le sommet mais ces 2 mois nous marqueront pour longtemps.

Ce matin donc, les prévisions météo ne sont pas excellentes malgré le soleil et le ciel bleu marine au-dessus de nos têtes.Le vent souffle fort au sommet, plus de 100km/h mais il y a une volonté d'une partie du groupe pour tenter le sommet le 21 donc partir cette nuit pour les camps d’altitude. Selon Alan Arnette, un spécialiste  des 8000 : « The jet stream is expected to move north on or about May 19 or 20th so teams are leaving now to be in position. I expect well over 200 summits over the next few days. » On demande à Yan, notre routeur météo qui nous suit depuis chamonix ce qu’il en pense. Voilà, l’épilogue de notre défi semble se jouer dans les prochains jours.

La tête va jouer un rôle majeur mais nous avons bien été briefés : si votre sherpa considère qu’il faut faire demi-tour pour des raisons de vie ou de mort vous ne devez pas discuter ! C’est clair, sera t-il aussi clair quand la lucidité fera défaut ? Atteindre le col sud à 8000m sera déjà une belle réussite mais le sommet reste le graal.  En tout cas je ne ressens pas la peur. On va vérifier notre matériel une nouvelle fois, tout notre équipement d’altitude est au camp 2. C’est une bonne nouvelle, notre sac ne sera pas trop lourd pour cette 3ème traversée de l’ice fall.

Puis dormir, manger et... prier 🙏

 

18 mai

Ce matin... tout gris ! Il neige et le vent en altitude sévit toujours, en partie dû au cyclone qui frappe actuellement l’Inde. Vous voyez sur la photo satellite l’ampleur du phénomène 😳  Alors la journée s’annonce encore calme. Lecture, musique, sieste,...

À midi, on se retrouve pour déjeuner et on est tous un peu critiques ! Encore du poulet, des pâtes, des patates... on a rien contre les cuisiniers qui font de leur mieux mais on commence vraiment à être en manque alors on y va tous de nos délires : qu’est-ce que j’aimerais des fruits de mer, oh moi c’est une côte de bœuf, tout l’or du monde pour un verre de vin, et des gâteaux, oui des gâteaux avec le café, et des légumes frais Waou, des fruits... on a tous en tête le restaurant que l’on fera à notre retour ! Bon ce sera au choix : poulet, frites, viande, et en dessert une petite tasse de fruits au sirop.  Ok... il faudra attendre encore un peu. Petite discussion et tout le monde s’en retourne à sa tente. Lecture, musique, sieste,.... Rendez-vous à 18:30 pour partager de nouvelles histoires de belles tables et de bons petits plats !

18 mai

 

20 mai

Toujours gris ce matin, on ne voit même pas les montagnes ! Mais bon, ça devrait s’améliorer dans les heures à venir. Les discussions s’animent toujours autour des prévisions météo. La mauvaise nouvelle du jour est la naissance d’un second cyclone et cette fois dans le golfe du Bengale. Mais son impact serait surtout plus de neige et a priori pas de dégradation des conditions de vent, le plus important pour nous.

Ces derniers jours sont vraiment intenses en émotions et en pression... Ce matin, on a rechaussé les crampons et aller se dégourdir les jambes dans l’ice fall. Exercice cascade de glace ! Un bon moyen pour mieux maîtriser l’avancée dans les glaciers. Vraiment sympa. Première montée hésitante, on cherche ses marques, on sonde ses sensations. Puis on se laisse descendre. La seconde est plus fluide quand à la troisième, le plaisir est au rendez-vous ! En allant sur le site, on a marché dans le glacier. Incroyable comme il a bougé, évolué, il se transforme en donnant naissance à des sculptures uniques et tellement éphémères ! Magique !

Bon, une bonne matinée ! L’après-midi s’annonce relax et dans l’attente des derniers bulletins météo on se prépare à l’assaut final.

21 mai 21 mai

 

23 mai

Grand beau encore ce matin. Notre départ est imminent avec un sommet le 29. Nous allons rechausser les crampons ce matin pour « tirer sur les cordes fixes » et surtout réveiller les muscles qui s’ankylosent au camp de base. Waouh, on passe de l'Ice fall à la water fall ! Ça coule de partout, il fait une chaleur de folie pourtant il n’est que 10 heures du matin. On a chaussé les crampons beaucoup plus haut que d’habitude ! Mais au bout d’une heure la chaleur et un mal au ventre me forcent à faire demi-tour. Bon on a bien marché quand même et mes camarades ne m’en veulent pas. On va - encore - se reposer cet après-midi et SI il n’y a pas de changement, demain sera le dernier jour ici ! Autant dire que l'on croise les doigts.

23 mai

 

24 mai

47 jours, Il a fallu attendre 47 jours pour enfin envisager le sommet. 47 jours de marche, d’attente, de froid, d’espoir, de frustration, de souffrance, de joie,... tout un cocktail que l’on ne peut imaginer si on ne le vit pas. Nous sommes un peu sonnés, mais l’adrénaline de ce qui nous attend va nous réveiller.

Cette nuit, 6 Sherpa sont partis du camp de base pour les camps d’altitude. 7 les rejoindront demain. Trois d'entre nous partons dans la nuit pour atteindre le camp 2, les autres partent un jour plus tard.Nous prévoyons 1 jour de repos au camp 2 mais selon la météo, nous pourrons rester 1 jour de plus.En effet, la date du 29 ne fait pas l’unanimité à cause des effets encore possibles du cyclone. Si la météo est bonne, après notre jour de repos, on montera au camp 3. Là, on trouvera de l’oxygène pour dormir - un peu - et monter au camp 4 où on retrouvera nos Sherpa. On ne dormira pas vraiment au camp 4 car on prévoit de partir pour le sommet vers 21h, donc juste un repos. On sera aux portes de la « dead zone » à 8000m.

Ensuite, il faut autour de 15h pour atteindre le sommet (balcony, sommet sud, ressaut Hilary, sommet) donc vers midi le lendemain (29 en théorie, mais peut être 30). Puis, on redescendra le plus bas possible, idéalement au camp 2. Puis le lendemain au camp de base. Où l’on restera 1 jour pour se reposer et plier nos affaires avant de le quitter en hélicoptère pour Lukla. Voilà, j’aurai toujours ma balise qui vous permettra de nous suivre pas à pas. Nous vous emmenons là-haut ! Nous espérons avoir la force et le courage pour atteindre ce fameux toit du monde. Nous vous remercions sincèrement pour nous avoir suivis et encouragés pendant ces 47 jours.

24 mai

 

25 mai

Message d'Eric Bonnem, fondateur de Secret Planet :

Hier et ce matin, nous avons cumulé des mauvaises nouvelles. Christophe d'abord, puis François ensuite, deux des valeurs sûres de l'équipe, ont du être évacués vers un hôpital à Kathmandu. L'attente à 5 400 mètres ne fait que détruire les organismes à petit feu... Mais l'important est qu'ils sont sains et saufs. L'expédition continue pour Christine et Yves qui sont au Camp 2 (6 500 m) quand Pascal et Bernard devraient les rejoindre cette nuit. Nous partageons le message plein d'élégance de notre Ami François, qui nous a fait vivre avec générosité toute notre expédition jusqu'à ce jour. Qu'il soit ici chaleureusement remercié.

"J’avais imaginé une autre fin à mon histoire. Mais cette nuit mon corps a dit stop dans l’ice fall. J’avais pas de mauvaises sensations au départ et la météo était plutôt bonne, pas froid. Mais au bout de 2 heures de montée, le mal au ventre est devenu trop intense, mes jambes tremblaient, j’ai craqué et j'ai demandé à un Sherpa de redescendre avec moi. Je ne sais pas comment mais je suis arrivé au camp de base et je suis tombé dans les pommes. Les Sherpa m’ont porté à l’hôpital du camp de base.Verdict : évacuation immédiate sur l’hôpital de Kathmandu. Mauvaise météo, 4 heures sous oxygène sous la tente hôpital puis une petite amélioration et l’hélicoptère arrive.

On me charge avec mes sacs et ma bouteille d’oxygène et direction Kathmandu. La vallée défile sous mes pieds... arrivée à Kathmandu, une ambulance me récupère et on traverse la ville au son des sirènes. Arrivée à l’hôpital, prise en charge par une équipe de soignants qui me font faire plein de contrôles. Je dois rester cette nuit en observation et je rejoins la chambre Christophe, collègue de l’expédition qui a été évacué ce matin en urgence pour une embolie pulmonaire.

On a vraiment souffert de l’altitude prolongée. Sans Covid, on serait redescendu à Namche pour se refaire une santé. Dans notre cas, les corps ont énormément souffert. Voilà, si près du but. Que dire ? Frustré ? Oui bien sûr mais il est moins douloureux d’accepter une frustration que d’en faire un drame. Alors je retiendrai tous ces jours à contempler ces montagnes qui finalement sont belles vu d’en bas aussi. Encore merci pour tous vous messages."

25 mai

 

26 mai

Message d'Eric Bonnem, fondateur de Secret Planet :

François et Christophe vont bien. François a même pu quitter la clinique cet après-midi et il se repose désormais à l'hôtel à Kathmandu. Bernard a été atteint des même maux que François en moins sévères, et il est donc resté au camp de base cette nuit alors que Pascal montait au camp 2 (6 500 m) où il est bien arrivé.

En résumé, nous avons donc Christine, Yves, Pascal et une partie de nos Sherpa au camp 2. Nos autres Sherpa sont déjà au camp 3 (7 400 m) et au camp 4 (près de 8 000 m) au col sud.Le second cyclone Yaas en cours n'apporte pas trop de vent et la fenêtre météo se maintient avec un peu de neige pour un assaut final vers le 29 voire le 30 mai. Mais ça, c'est si tout va bien d'ici au camp 4. C'est tellement difficile. On croise les doigts.

Se souvenir que Christine et Yves prendront de l'ox quand Pascal est parti dans l'esprit de tenter l'ascension sans ox... Quel stress. Je ne sais pas où je préfèrerais être : au camp 2 avec eux, au camp de base avec Bernard, à Kathmandu avec nos deux Amis ou ici à Lyon. Départ de nos ascensionnistes prévu pour le camp 3 au matin demain.

26 mai

 

27 mai

Message d'Eric Bonnem, fondateur de Secret Planet :

Journée supplémentaire au camp 2 (6 500 m) compte tenu du vent sur les deux prochains jours. C'est la fin des effets du cyclone Yaas avec beaucoup de vent aujourd'hui et demain entre les camps d'une part, et au sommet d'autre part. Une fenêtre de beau avec peu de vent au sommet s'ouvre a priori pour le 30 mai, décollage le 29 mai en soirée du camp 4. Reste à arriver au camp 4 avec ce vent. Et la pression de désinstallation imminente de l'Ice fall par les Ice fall doctors. Sinon, les équipes vont bien. Mieux vaut patienter au camp 2 où les corps se désagrègent moins vite, que de monter dans la tourmente.

Du nouveau demain. Merci de votre soutien. À suivre....

 

28 mai

Message d'Eric Bonnem, fondateur de Secret Planet :

La neige continue de tomber sur l'Everest, comme prévu, et la bonne fenêtre météo avec moins de vent et du beau pourrait s'ouvrir cette nuit. Maintenant, la question est de savoir si les pentes du Lhotse ne se sont pas trop chargées en neige avec un risque d'avalanche, en particulier aux camps 3 et 4. Une seule chose à faire, attendre demain matin samedi et vérifier de visu les risques objectifs, pour prendre la décision.

Pour information, nos équipes sont montées du camp de base ensemble avec Nims Dai (Nirmal Purja) et ses équipes. Nims est l'homme aux 14 8000 en moins de 7 mois en 2019. Il y a donc le savoir-faire adéquat là-haut pour prendre les bonnes décisions avec la priorité absolue qui est la sécurité des équipes. Journées de tension au camp 2 à 6 500 mètres, au camp de base et en France.

28 mai

 

29 mai

Message d'Eric Bonnem, fondateur de Secret Planet :

Fin de notre expédition à l'Everest. Il est tombé trop de neige sur Sagarmatha ces derniers jours. La décision a été difficile à prendre.

Arguments pour continuer :

  • Une météo qui s'améliore avec l'espoir de voir la montagne se "purger" dans les prochains jours ;
  • Décalage de la fermeture de l'Ice fall au 3 juin décrété par les autorités ;
  • Nos participants en bonne forme physique au camp 2.

Arguments pour arrêter :

  • Des risques avalancheux importants venant des pentes du Lhotse ;
  • Une trace très difficile à faire pour monter dès que possible ;
  • L'expérience de nos équipes locales au camp 2 qui disent "no go".

La sécurité au-dessus de tout, celle de nos participants et celle de nos Sherpa.Tous les alpinistes le savent, la montagne est toujours la plus forte et c'est elle qui décide. Alors quand c'est l'Everest... La fenêtre météo de la saison 2021 ne nous a pas été favorable avec deux cyclones qui se sont succédés.

Toutes les équipes redescendent aujourd'hui et demain du camp 2 au camp de base, soit pas loin de 200 personnes... Toutes sauf une, celle de Nims qui va rester encore deux jours pour réévaluer la situation. Et l'expédition ne sera réellement terminée que quand tout le monde sera redescendu. Merci à tous ceux, nombreux, qui ont encouragé nos équipes au cours de ces longues dernières semaines.

29 mai

 

31 mai

Message d'Eric Bonnem, fondateur de Secret Planet :

Christine, Pascal et Yves sont redescendus au camp de base samedi et, accompagnés de Bernard, se sont envolés pour Lukla. Ils atteindront Kathmandu demain. L'autre réalité de la saison, celle du Covid, nous a encouragés à préférer éviter les lodges du trek de retour.

Ce matin à 7 heures, Nims a emmené son équipe au sommet de l'Everest... de quoi nous donner des regrets. Parallèlement, une avalanche secouait sérieusement le camp 2... de quoi nous donner des sueurs froides. Nous sommes tous vidés de cet ascenseur émotionnel. Nous souhaitons tout d'abord un " safe return " à tous ceux qui sont sur la montagne actuellement. Nous remercions nos équipes locales qui ont été, comme toujours, exceptionnelles, dans une saison qui s'annoncera probablement comme l'une des plus difficiles de ces dernières années, en excluant les terribles années meurtrières de 2014 et de 2015, naturellement. Nous avons une pensée pour tous les Népalais qui ont subi de plein fouet la résurgence du Covid dans leur pays et leur souhaitons tout le meilleurs dans les semaines qui viennent. Et nous vous remercions très chaleureusement de votre encouragements et amicales pensées. Nous sommes au 53ème jour de notre arrivée au Népal.

À suivre, notre prochaine expédition confirmée au Manaslu (8 156 m) à l'automne, départ le 4 septembre.

 

31 mai

 

En savoir plus sur l'ascension de l'Everest :

Ascension de l'Everest Népal

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Ascension de l'Everest à 8849 mètres par le versant sud népalais

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Prochain départ assuré le 01/04/2025