Des compétences techniques, physiques, mentales et d’hygiène sont essentielles pour gravir l’Ama Dablam, auquel nous consacrons ce dossier complet, comme pour tout grand sommet. L’utilisation correcte des cordes fixes, la maîtrise des techniques du rappel, une expérience préalable en haute altitude, une excellente condition physique sont essentiels pour affronter les défis de l’ascension. Isolement social, hygiène rigoureuse pour ne pas tomber malade complètent les prérequis pour pouvoir prétendre atteindre ce magnifique sommet. Retrouvez dans cet article tous nos conseils de préparation afin d'envisager sereinement votre trek d'acclimatation pour le camp de base de l'Ama Dablam puis de vous lancer dans son ascension.
Compétences techniques pour gravir l’Ama Dablam
Toutes les grandes expéditions commerciales utilisent l'itinéraire de l'arête sud-ouest. L'expédition de l'Ama Dablam, sans utiliser de cordes fixes, est classée en cotation himalayenne IV/D+, mixte : rocher (V+/6a), neige et glace. L’utilisation correcte des cordes fixes et la maîtrise des techniques de descente en rappel en terrain exposé sont cruciales pour minimiser les risques et amoindrir la difficulté. Par ailleurs, une expérience préalable en haute altitude entre 4000 et 6000 mètres est requise. Il est important de tenir compte de l'impact de l'altitude, du port d'un sac à dos et du froid omniprésent. Le succès repose sur la maîtrise technique, l’endurance et l’esprit d’équipe.
Cette expédition implique des longueurs verticales en terrain mixte sur rocher, glace et neige. Vous devez être en excellente condition, physique et mentale, pour entreprendre cette ascension. N’en sous-estimez pas la difficulté. Cette ascension sera probablement l'une des plus difficiles que vous n’ayez jamais tentées. Cependant, la beauté à couper le souffle et l'expérience exaltante d'atteindre ce sommet en valent la peine.
© Mark Jennison
Préparation physique
Une excellente condition physique est essentielle pour affronter les défis de l’ascension. L’entraînement doit se concentrer sur l’endurance, le renforcement du tronc et la musculation afin d’améliorer la résistance et la stabilité. Une bonne expérience acquise sur d’autres ascensions dans les Alpes et une bonne connaissance des techniques de progression sur poignée autobloquante (jumar) à la montée, et sur l’utilisation d’un descendeur pour la descente, est un vrai plus. Meilleure sera votre condition physique, plus grandes seront vos chances de succès pour le summit push, surtout si celui-ci doit s’effectuer depuis le camp 2.
Parmi les exercices recommandés : course longue distance, cyclisme et randonnées avec charge, longues courses en terrain mixte dans les Alpes. Idéalement, commencez votre préparation au moins trois mois avant le départ pour optimiser votre performance en haute altitude.
Stratégies pour rester en bonne santé en haute altitude
Si les conditions d’ascension n’ont plus grand-chose à voir avec celles imposées aux vainqueurs de 1961, il est essentiel de respecter quelques consignes de base pour rester en forme.
Maintenir une hygiène rigoureuse est essentiel pour préserver votre bien-être et celui de vos compagnons. Lavez-vous les mains avant chaque repas avec l’eau chaude fournie par l’équipe de cuisine et désinfectez-les après chaque passage aux toilettes. Utilisez un gel antibactérien si nécessaire.
Chaque matin, si possible, effectuez une toilette rapide avec de l’eau chaude disponible sous la tente. Privilégiez un chiffon ou une éponge pour éviter de mouiller l’intérieur de votre tente.
Et dans les semaines qui précèdent votre expédition, pratiquez un peu d’isolement social. À Kathmandu, évitez les endroits bondés pour minimiser les risques microbiens, faites attention à votre nourriture, qu’elle soit de qualité et nettoyée. Enfin, buvez de l’eau en bouteille.
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Taux de réussite sur l’Ama Dablam
Les statistiques sur le nombre de grimpeurs s’élançant sur les pentes de l’Ama Dablam et ceux qui arrivent au sommet ne sont pas aisément accessibles. En 2018, environ 200 alpinistes ont atteint le sommet.
Le taux de réussite globale des ascensions à l’Ama Dablam est évalué entre 60 et 75 %, selon la saison et les conditions météorologiques. Ce pourcentage, relativement élevé, contraste avec celui de l’ Everest, qui atteint seulement 29 %, malgré les défis techniques communs aux sommets de la région.
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Pour conclure, quel sommet envisager après l’Ama Dablam ?
Réussir l’ascension de l’Ama Dablam est une belle prouesse technique au cours de laquelle il faut faire preuve de volonté et de détermination. Le succès vous ouvre la porte vers la très haute altitude. Une bonne étape pour la suite, serait un 7000 mètres un peu technique.
Voici tous nos sommets à 7000 mètres
Il peut être imaginable aussi de tenter un petit 8000 mètres comme le Manaslu au Népal ou le Cho Oyu au Tibet avant d’envisager, pourquoi pas, celle du Toit du monde : l’Everest !
