Ascension de l'Elbrouz à 5642 mètres en Russie

Envol de l’Europe pour Mineralnye Vody via Moscou. Selon notre aéroport de départ et les vols, nous atteignons Mineralnye Vody dans la matinée ou en début d’après-midi. Nous sommes accueillis à l’aéroport par notre équipe locale, avant de rejoindre en véhicule privé la ville de Piatigorsk située seulement à 30 kilomètres de Mineralnye Vody. Il arrive également que, atterrissant tôt dans la matinée, nous puissions rejoindre le camp de base (Hathansu) le jour-même, ce qui nous fait gagner une demi-journée voire une journée sur le programme, permettant ainsi d’offrir une journée tampon supplémentaire en cas de mauvaise fenêtre météo.

Dans la matinée, nous reprenons la route pour rejoindre la prairie d’altitude de Hathansu, située à 2600 mètres d'altitude. Nous atteignons le camp de base à pied. Il est possible de rejoindre à pied des sources d'eau minérale situées non loin du camp.

Les jours 4 et 5 sont consacrés à l’acclimatation et à la préparation de notre ascension. Ce qui suit n’est qu’un exemple de ce qu’il est possible de faire, exemple souvent suivi néanmoins !

Le premier jour, nous partons à pied du camp de base pour rejoindre la prairie de Stone Mushroom située à 3200 mètres d’altitude. Le sentier est de toute beauté. Nous en profitons pour voir pour la première fois les deux sommets tout ronds de l’Elbrouz, le sommet est et le sommet ouest. Puis nous randonnons, au cœur de ces immenses champignons de lave qui ressemblent également à des dolmens ! Certains peuvent atteindre plus de 5 mètres de haut. Retour au camp. 

Ces deux jours sont adaptés en fonction de la forme de chacun.

Le second jour d'acclimatation est en général le moment où nous allons commencer à monter nos affaires au camp supérieur à 3760 mètres (camp de base avancé). Nous laissons au camp de base ce dont nous n'aurons pas besoin plus haut et gardons quelques affaires pour le lendemain, où nous rejoindrons de nouveau le camp de base avancé... cette fois pour y rester. Notre sac est chargé à 10-12 kilos. Ce jour est un bon test de nos capacités physiques ! Nous pouvons faire appel à des porteurs russes qui peuvent prendre une partie de notre charge (compter moins de 5 euros du kilo à payer sur place, non inclus dans notre prestation). Nous découvrons le camp de base avancé puis redescendons au camp de base après y avoir laissé le plus de kilos possibles !

Aujourd’hui, nous reprenons le chemin de la veille, plus ou moins chargés selon ce que nous aurons emporté avec nous le jour précédent. Nous rejoignons donc le camp de base avancé qui devient désormais notre base, entourée par la neige et par les glaces, pour le reste de notre expédition. Nous empruntons un bon sentier qui surplombe une gorge étroite et traversons les prairies de haute altitude, offrant une vue spectaculaire sur les glaciers de la face nord. Puis, nous atteignons le plateau dit « l’aérodrome » où, semble t-il, se posaient des avions pendant la dernière guerre mondiale. Nous entamons enfin une montée assez raide jusqu'à une épaule nous offrant un peu de répit avant de reprendre notre montée. L’altitude se fait sentir, même si au bout de trois jours d'acclimatation nous nous sentons bien. Enfin, nous longeons le glacier Mikelchiran à travers la moraine avant d’atteindre notre refuge. 

Ce matin, nous partons pour Lenz Rocks (4650 m), situé sur la pente et le glacier en vue du refuge. C’est l’occasion pour nous de nous équiper, de chausser nos crampons peu après avoir quitté le refuge, de traverser une rivière dont la surface est gelée mais qui adore s’ouvrir sous nos pas. Dommage de se mouiller les pieds si tôt ! Une ascension qui réveille bien. Une fois Lenz Rocks atteint (« Let’s Rock ! » disait une personne qui m’est chère), nous redescendons. Notre acclimatation est bonne. Nous le testons à l’oxymètre ! C’est souvent à Lenz Rock que nous pouvons déterminer le niveau de visibilité, de vent, de nébulosité. La décision d’assaut sommital se prend souvent à Lenz Rock, car beaucoup plus difficile à prendre à partir du refuge. Lenz Rocks est donc le point de référence pour l’ascension de l’Elbrouz par la voie nord. Il tient son nom d’Emil Lenz, membre de l’Académie des Sciences russe et participant à la première expédition scientifique sur l’Elbrouz en 1829. Retour au refuge.

La journée est consacrée au repos. Nous préparons nos affaires et faisons reposer nos organismes en prévision de la grosse journée de demain. Il est également possible de refaire une partie de la marche de la veille vers Lenz Rock pour parfaire encore notre acclimatation. 

Nous partons vers une heure du matin pour cheminer vers le sommet par des pentes peu inclinées (30 à 35°). Nous n’emportons que le strict minimum pour cette ascension. Une fois Lenz Rocks (4760 m) passé, nous atteignons la Selle (Sedlov) où nous flirtons avec les 5300 mètres d’altitude. C’est à ce point, entre les sommets est et ouest, que nous retrouvons ceux qui ont emprunté la voie classique par le versant sud. Il nous reste alors environ 340 mètres à gravir avant d'atteindre le sommet ouest. Ce ne sont pas les portions les plus simples et il nous faudra de l’énergie pour atteindre le sommet, en particulier si le vent est « fort ». Quelques cordes fixes sont installées par sécurité. Arrivés au sommet, nous profitons de ce moment privilégié avant de démarrer notre longue descente jusqu’au refuge. En fonction de la forme physique de chacun et des conditions climatiques, il est possible de ne faire que le sommet est, quelques mètres plus bas.

Nombre d’heures de marche : environ 10 à 13 h à la montée / 5 à 6 heures à la descente.

Cette journée peut éventuellement servir de journée de réserve pour tenter de nouveau une ascension si les conditions météo ne le permettaient pas la veille.

Dans la matinée, nous redescendons du camp de base avancé au camp de base de Hathansu. Nous sommes assez chargés puisque nous descendons tout notre équipement d’une traite cette fois. S’offrir un porteur est un luxe appréciable. Une fois Hathansu atteint, nous retrouvons les véhicules pour rejoindre la station thermale de Piatigorsk. Nous y passons la soirée à découvrir ses rues et son folklore. Le centre ville est charmant. Nous terminons la soirée par un dîner au restaurant avec notre guide pour fêter notre expédition.

Selon l'horaire de l'avion, transfert à l’aéroport de Mineralnye Vody et envol retour pour l’Europe.